Marie et moi
étions les barmaids créatices et enjouées de la soirée. Les bougies dans les
bouteilles de Kro, c'était notre idée. On a d'abord hésité, en se disant que cela
faisait trop punk, mais le lieu s'y prêtait tant !
Petit compte rendu de la soirée.
Jason
Edwards vient à peine de commencer quand j'investis sur les coups de 22heures
les Caves du Chapelais, un endroit formidable situé à deux pas de la Place de
Clichy. Idéal pour
une soirée back to basics, boire des bières à la lumière des cierges (plantés
dans les bouteilles de Kros) et écouter la folk tortueuse de Jason
Edwards (Kill the DJ), cette fois accompagné de son groupe :
saxophone, tom basse et coeur. Un public d'initiés est venu voir le prodige,
découvert par les uns sur The Dysfunctional Family de Chloé
& Ivan Smagghe, ou à la Fondation Cartier plus récemment pour les
autres. Sa six cordes résonne contre les grands murs vides de la cave, et les spots à même le sol donne un caché résolument DIY à la scène. Il manque un
capot pour un titre, qu'importe : un spectateur s'improvise doigt-capot d'un
soir. D'une voix grave, Edwards habille un blues décharné et entêtant, évoquant
d'avantage Tom Waits que Leonard Cohen.
A l'initiative de mon confrère de W-h-y et Plan B, la soirée se prolongera tard dans
la nuit avec quelques vidéos et DJs. Moi j'en resterai là, pensant à
Jean-François Bizot. «L'underground c'est ce que le politiquement correct
saccage. Savoir faire un pas de côté, se risquer à faire ce que l'époque ne
prend pas en compte.»